Retour en juillet 2024 où le Collectif Formation a complété leur année d’engagement autour de l’animation avec leur propre projet de rencontre interculturelle.
Le Collectif Formation est composé de jeunes qui souhaitent développer leur compétence en technique d’animation et création d’outils pédagogique thématique. Certains membres ont déjà de l’expérience en animation, d’autres apprennent ; certains connaissent bien Asmae et ses partenaires, d’autres, découvrent en quoi consiste un projet de rencontre interculturelle Made in Asmae. Le Collectif prend donc en charge la formation ECMS (Education à la Citoyenneté et Solidaire) d’autres groupes que nous accompagnons avant leur départ au Sud.
Le groupe s’est donc rendu, du 07 au 20 juillet, à Soukouta, proche de Ndoumboudj, fief du projet de ferme-école que nous soutenons conjointement avec l’association Action Jeunesse et Environnement, dans le cadre du Programme Jeunesse et Environnement.
Après un an à se former elles-mêmes et à former d’autres groupes de jeunes, c’était à leur tour de re-vivre l’expérience d’un projet de rencontre interculturelle, mais cette fois-ci, sous le prisme d’animateurs et animatrice en herbe et de créateur.trice de contenu, puisqu’iels reviennent les bras chargés d’interviews de jeunes sénégalais.
Une des membres du Collectif, Aïda, nous a concocté le compte rendu de leur aventure. Bonne lecture !
Bienvenue dans nos souvenirs du voyage des formatrices d’Asmae au Sénégal.
Arrivées à Thiès, nous avons été accueillies dans la résidence d’AJE où nous avons passé la nuit, avant de prendre la route le lendemain pour l’aventure qui nous attendait.
La pluie de Soukouta, ainsi que la forêt de baobabs dans laquelle nous nous sommes immergées, nous ont souhaité la bienvenue une fois arrivées au logement, notre résidence pour les douze prochains jours. L’équipe belgo-sénégalaise a pris le temps de se connaître à travers différents brise-glaces, afin de constituer la charte et de répartir les tâches pour le séjour. L’ambiance est joyeuse, la musique rythme notre journe et crée une cohésion au sein de ce groupe qui s’apparente déjà à une grande famille de 11 jeunes engagés.
Suivant les objectifs fixés par le groupe, nous avons formé des équipes de coéquipiers et coéquipières pour réaliser les différentes interviews des personnalités du village et des environs.
Les rires ne nous quittent plus, les cœurs s’ouvrent, et le thé Ataya est aussi sucré que l’amour et la vie mêlés. Les imprévus ne sont que des cailloux sur le chemin de cette équipe “famille”. En un cri de guerre, toutes les mauvaises ondes sont dispersées et emportées par le son des djembés qui nous ont accompagnés tout au long du séjour, que ce soit pour des cours de danse, un spectacle improvisé, ou même un trajet en pirogue.
La journée belge nous a permis de nous raconter et de faire vivre une immersion aux jeunes sénégalais dans les différentes cultures, saisons, et langues de notre pays. Nous avons joué à divers jeux qui ont marqué notre enfance, comme le cache-cache, 1-2-3 piano, et la chaise musicale, accompagnés par les musiques bien connues d’artistes belges de différentes générations. Qu’il est bon de retomber en enfance, le temps d’une journée. Pour clôturer cette immersion belge, nous avons cuisiné ensemble un plat typique et familial : le poulet, pomme de terre, compote.
Cap sur Missirah, où nous avons eu la chance de rencontrer un être âgé de presque un millénaire, le fromager. Comme un vieux grand-père, nous avons grimpé sur ses épaules et écouté ses histoires. Ce fromager se trouve près du port faisant partie de l’aire maritime protégée, où la pêche est contrôlée afin d’y garantir le développement de la biodiversité. Un ataya plus tard, nous reprenons la route de retour vers notre maison, avec des rires dans la tête et des sourires dans nos cœurs.
Le jour suivant, nous voilà enfin arrivés sur l’ïle de Sipo, où l’équipe a pu nager près de la mangrove et se promener sur l’île aux coquillages, qui possède un sol entier de coquillages et abrite de magnifiques baobabs. C’était une journée à faire rêver les futurs piroguiers. Comme vous l’aurez compris, les trajets se font uniquement en pirogue, nous offrant l’opportunité d’observer la beauté du Sénégal et surtout celle de la mangrove.
La mangrove est une zone où les poissons se reproduisent, contribuant ainsi à la protection de la biodiversité. De plus, ses arbres sont des reposoirs pour plusieurs espèces d’oiseaux. C’est là que nous avons fait la plus belle rencontre du séjour : celle de la nature dans toute sa splendeur. Une fois le silence installé, nous pouvions entendre chaque cri d’oiseau revenant chez lui pour se reposer après une journée chaude et sûrement pleine de travail. Un spectacle inoubliable pour les yeux, gravé pour longtemps dans nos cœurs.
Le séjour touche à sa fin, et nos objectifs sont atteints. Nous n’avons pas pu planter des propagules de mangrove, car elles n’étaient pas encore mûres. Mais le dernier jour, la nature nous a offert le cadeau de pouvoir en planter une trouvée par hasard, symbolisant la fin de ce séjour et l’aboutissement de ce projet réalisé avec envie, passion et amitié.
Le Sénégal et sa Teranga nous ont fait vivre de belles aventures, et nous lui avons confié nos histoires. Alors le soir, en observant les étoiles, nous faisons le vœux de nous dire à bientôt, car nous reviendrons vivre encore plus d’expériences et apprendre davantage sur ce que le Sénégal a à nous offrir. À ce groupe qui est devenu une famille durant ce séjour, les souvenirs et les pensées perdureront dans les histoires de chacun.