Les jeunes de l’ISF (Institut de la Sainte Famille, situé à Schaerbeek) viennent de rentrer du Sénégal, où ils ont concrétisé plus d’un an de travail acharné sur leur projet de rencontre interculturelle, baptisé ISF sans Frontières : une formation, une rencontre et un partage d’expérience créatif.
Lors de leur formation en Éducation à la Citoyenneté, le groupe a exploré et approfondi des thèmes tels que l’interculturalité, les inégalités Nord-Sud, le genre et le choc interculturel. Passionnés et engagés, ces jeunes se sont également formés aux techniques du podcast : prise de son, interviews, montage, etc. Une fois arrivés au Sénégal pour leur rencontre interculturelle avec les jeunes Sénégalais, volontaires de notre partenaire local, AJE, leur objectif était double :
- recueillir des témoignages, des discours et des avis, afin de créer une série de podcasts thématiques. Intitulée “Micro-Macro : Action Locale et Conscience Globale”, cette série sera présentée en septembre prochain. Encore un peu de patience avant de pouvoir découvrir les sujets captivants des podcasts…
- Le second objectif était de transmettre ces compétences aux jeunes Sénégalais participant à la rencontre.
Naturellement, les jeunes ont également vécu une immersion totale Made in Asmae et une rencontre interculturelle des plus enrichissantes.
À Ndoumboudj, où le groupe a séjourné, ils ont découvert notre projet de ferme-école, destiné à sensibiliser les jeunes locaux à une agriculture durable et familiale. Les jeunes en charge de la ferme (les animateurs, qui continuent de se former, notamment en permaculture) cultivent sur les deux hectares une variété de produits délicieux : bissap, manioc, gombo, tomates, oignons, salades, épinards et bien d’autres légumes. Les jeunes Belges n’ont pas chômé et ont mis la main à la pâte :
- Contribuer à la gestion du potager : arrosage, défrichage, découverte de plantes, tri des cacahuètes, récolte de fruits, fabrication de jus de bissap ;
- Gérer les tâches quotidiennes : faire le pain, nettoyer les espaces communs, s’occuper des lessives, etc ;
- Aménager les fondations pour les futures constructions.
Ces activités ont permis aux jeunes, tant belges que sénégalais, d’acquérir de nouveaux savoirs, de développer des compétences et, surtout, de partager et d’échanger leurs expériences.
Tycia : “Dans le potager, j’ai surtout appris la patience. J’ai aussi découvert que certaines plantes pouvaient bénéficier à d’autres et favoriser leur croissance.”
Mohamed : “J’ai fait du pain pour la toute première fois et j’ai hâte de le goûter. Merci à Everienne pour ce moment de partage.”
Adam : “Dans l’atelier de tri d’arachides, j’ai pu déguster des cacahuètes fraîchement récoltées et mieux connaître les Sénégalais.”
Avec les jeunes Sénégalais, ils ont découvert un pan de leur culture, leur vision du monde et leurs opinions. Le groupe s’est initié à une nouvelle langue, le Wolof, a appris à danser sur des rythmes endiablés, a découvert le sport local, la lutte, mêlée aux croyances liées aux marabouts, et a participé à la cérémonie du thé. De leur côté, les Belges ont fait découvrir aux Sénégalais des aspects de la Belgique : les vacances et fêtes belges, la cuisine, la géographie, la politique, les célébrités et les expressions locales, le tout sous forme de jeu avec des points à gagner, créant une ambiance électrisante.
Ils ont aussi exploré les paysages et les richesses naturelles du Sénégal. À Ndoumboudj, ils ont rencontré le chef et l’imam du village, se sont promenés à Toubacouta et ses environs, ont exploré le Siné Saloum avec ses mangroves essentielles à l’écosystème, et ont visité la radio communautaire de Toubacouta, qui diffuse des émissions sur l’agriculture durable. Ils ont également découvert le village et le marché de Passy, à 40 minutes de Ndoumboudj, pour y vivre l’effervescence, ainsi que l’île de Sipo, l’île aux coquillages et celle aux oiseaux en pirogue.
Lara : “J’avais l’impression d’être dans un film d’aventure tant les paysages étaient différents de ceux que nous connaissons en Belgique.”
Au matin du dernier jour, l’ambiance était particulière, marquée par l’émotion des adieux. La nuit a été courte pour certains, qui ne voulaient pas quitter leurs nouveaux amis. Entre signatures de t-shirts, mots doux dans les carnets et câlins, il était difficile de réaliser que l’aventure touchait à sa fin. Nous étions partagés entre la tristesse de quitter nos amis sénégalais, “notre nouvelle famille”, et la joie de retrouver nos proches pour leur raconter cette incroyable expérience.
