Du 20 avril au 2 mai 2025, onze jeunes de l’IATA ont quitté Namur pour vivre une immersion de deux semaines au Maroc, accueillis par les jeunes du Mouvement Twiza à Khemisset. Deux semaines pour découvrir, s’apprivoiser, agir ensemble et… déjouer quelques surprises, c’est l’IATA au Maroc.
Dès leur arrivée tardive – après un vol sans turbulence mais avec un retard considérable – les Belges ont été accueilli·es avec chaleur et symboles : lait, dattes, noix et tenues traditionnelles. Il était minuit passé, mais l’enthousiasme des hôtes n’avait manifestement pas pris le même avion.
Le lendemain matin, pas encore tout à fait remis·es du voyage, les jeunes ont vécu leur premier défi collectif : libérer une camarade accidentellement enfermée dans les toilettes. Plusieurs tentatives, un tournevis têtu et une bonne dose d’ingéniosité plus tard, la solidarité avait déjà franchi un cap. De quoi souder un groupe avant même le petit-déjeuner.
La suite s’est enchaînée avec des animations brise-glace, co-animées par les membres de Twiza, suivies d’un moment musical qui a rapidement viré à la mini-fête. L’ambiance était donnée : joyeuse, curieuse, collective. Le soir même, le « djedj » a mis tout le monde d’accord : ici, on mange bien. Très bien. Trooop bien.
Les jeunes ont découvert la Maison des Enfants de Khemisset, qui allait être leur lieu d’accueil, le quartier, ses marchés colorés et ses odeurs envoûtantes. L’équipe marocaine a aussi présenté ses activités et ses engagements : gestion de l’eau, protection des espaces verts, sensibilisation des plus jeunes. Pas de tergiversation, ici on agit.
Réparti·es en sous-groupes, les jeunes se sont mobilisé·es pour :
- mettre la main à la terre avec la création d’un potager et d’un manuel de bonnes pratiques à laisser sur place ;
- contribuer à la mallette pédagogique des jeunes de Twiza, en créant des outils d’animation à destination d’élèves de la région ;
- s’initier à l’art en imaginant et peignant une fresque sur un des murs de la Maison des Enfants, sur la thématique du stress hydrique ;
- relater, à travers des interviews filmées de citoyen·nes, la problématique de l’urbanisation et de la protection des espaces verts.
Les échanges de savoirs ont fusé : « je t’apprends à planter une tomate, tu m’expliques comment faire une interview », et vice-versa. Les langues se sont mêlées aussi : darija, amazigh, français, expressions belges bien senties… Il paraît qu’un certain « il drache » a rencontré un franc succès. Et on ne compte plus les fois où « y’a pas de problème » est devenu la devise officieuse du groupe.
Les moments festifs n’ont pas manqué : soirées à thème, matchs de foot (où l’essentiel, manifestement, était de participer), anniversaire célébré en robes traditionnelles, henné sur les mains, projection d’un dessin animé absurde… On a même appris à cuisiner, ou du moins à se battre pour un yaourt à la fraise comme si c’était un sport d’endurance.
Et puis il y a eu les sorties : Rabat et sa médina, Fès et ses ruelles, les souks, les palais, les panoramas, déguster des tajines avec la plus belle des vues… mais aussi ces paysages plus silencieux et éloquents : un barrage presque vide, des rivières asséchées, un air sec où le changement climatique n’a rien de théorique. Une beauté qui frappe autant qu’elle interroge.
Le séjour s’est terminé comme une parenthèse qu’on referme à regret : cérémonie de clôture, certificats, remerciements, projection des BD créées pendant le séjour pour résumer chaque journée. Et quelques larmes discrètes, dans un coin. On ne dira pas qui.
Une rencontre de deux semaines, oui, mais un impact bien plus durable. Des souvenirs, des liens, des apprentissages, et ce petit quelque chose qui ne rentre pas dans une valise. Quant aux surprises… on préfère en garder quelques-unes pour les prochain·es. C’est aussi ça, le charme de la rencontre.
